Colloque
organisé par l’ Université Paris XII Val de
Marne, Paris - Faculté des Lettres
EA 3483 (« Poétiques modernes
comparées », dir. F.Claudon).
«
Nous, qui sommes si modernes, serons anciens dans quelques siècles
», écrivait déjà La Bruyère. Dans cette
inflation de mots dérivés de « moderne » qui dénotent
autant de crises de croissance que de mouvements esthétiques
datés ou indatables, la « modernité » n'a rien à
envier à La Vie de Georges Perec: elle nécessite
un mode d'emploi. Où en est-on et comment en est-on arrivé
là? Le discours critique prolifère sur la définition,
butant parfois sur cette aporie: l'œuvre moderne fournit son propre
mode d'emploi. Aristote est-il alors un moderne, lui qui dépasse
le dualisme de l'éternel et du temporel pour considérer
le monde des êtres en devenir? Ou bien la modernité commence-t-elle
avec ce mot d'ordre de Rimbaud: « Il faut être absolument modernes
»?
La
« modernité » est la face émergée de l'iceberg:
positions et principes esthétiques autant que philosophiques
et épistémologiques fondent le concept et son usage,
porte-drapeau de causes ponctuelles ou durables; textes et œuvres
d'art l'illustrent, l'infléchissent ou le jettent après
emploi. On est modernes ou on n'est pas, et le mot labellise tiute
une constellation de normes, dont normalité et déviance,
socialité et marginalité, art et pseudo-art. La fortune
du mot est assurée, en tout cas: toujours de mode, en proportion
de son mystère!
C'est
donc moins sur la notion de modernité elle-même
que sur son
instrumentalisation que s'interrogera ce colloque. Celui-ci portera
essentiellement sur l'Europe et privilègera l'approche transdisciplinaire
de littéraires, philosophes, historiens, plasticiens, critiques
d'art.
Axes
de recherche:
- problèmes de définition ou avatars d'une notion
- théories et théoriciens de la modernité
- positions et principes: œuvres
de la modernité
- arts et modernité(s): «
non nova, sed nove »?
Organisation:
Responsable: S. Jouanny
Comité
scientifique: F. Claudon, N. Parola Leconte, S. Elias
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