COLLOQUES THÉMATIQUES

17-18 mars 2008 Pôle Universitaire d’Arras

Actualité de l’héritage des “Lumières” en Europe

Symposium multilatéral et francophone
sous le patronage de l’Ambassade de Bulgarie et par:

l’Institut d’Etudes Balkaniques de l’Académie Bulgare des Sciences (Bulgarie),
l'Université Babes-Bolyai , Cluj-Napoca (Roumanie),
l'Université Al. I. Cuza, Iasi (Roumanie),
l'Université de Vest, Timisoara (Roumanie),
le Certel de l’Université d’Artois et
le Doctorat d’Études Supérieures Européennes (DESE) sur «Les Littératures de l’Europe Unie» de l’Université de Bologne (Italie), de la Haute École (ISTI) de Bruxelles (Belgique), de l'Université de Cracovie (Pologne), Université Hildensheim (Allemagne), Université Aristote de Thessalonique (Grèce), l'Université Haute-Alsace (France), de l’Université d’Etat des Sciences Humaines de Moscou et de l’Académie Plekhanov de Moscou (Russie)

Les « Lumières » désignent un mouvement de transformation des idées, des réflexions philosophiques, des attitudes religieuses, des conceptions morales et des doctrines politiques, amorcé dès la fin du XVII° siècle, qui s’est affirmé en Europe tout au long du XVIII° siècle et qui a exercé une influence considérable sur l’histoire de l’Europe et des démocraties européennes jusqu’à la fin du XX° siècle.
Les convulsions historiques du XX° siècle ont remis en question cet héritage. Les deux guerres mondiales et la Guerre Froide ont vu l’Europe se déchirer et être divisée. Pour un nombre croissant d’historiens contemporains, le XX° siècle européen risque de demeurer dans l’histoire comme un autre « âge de ténèbres ».
Ces tumultes de l’histoire ont provoqué une révision de la perception de cet héritage dès avant 1990. L’interpellation est venue des pays de l’Est et du Sud-Est de l’Europe. Dès 1989, un philosophe polonais, Bronislaw Baczko, s’est interrogé aux États-unis, dans Utopian Lights, sur les espérances et promesses déçues des « Lumières ». Dès 1987, en France, un intellectuel français d’origine polonaise, Alain Finkielkraut, l’avait précédé dans La Défaite de la pensée. En 2006, c’est un autre intellectuel, bulgare, d’expression française, Tzvétan Todorov, qui relance le débat dans L’Esprit des Lumières en s’interrogeant sur la pertinence de l’idéal de « démocratie éclairée » qui aurait été hérité de ce siècle des « Lumières ».
Le but du colloque sera de procéder à un réexamen, résolument pluridisciplinaire, de cet héritage des « Lumières » à partir de ces controverses immédiatement contemporaines, et de s’interroger sur l’actualité de son apport en ce début du XXI° siècle, en une Europe qui cherche à s’unir et à se construire.
Les démarches d’investigation souhaitées devront être transdisciplinaires. Le mouvement des « Lumières » a concerné tous les domaines de la connaissance et de l’action. Dans cette perspective, on recherchera le concours de philosophes, d’historiens, de juristes, de politistes, conformément, d’ailleurs, à une tradition ancienne en la matière dans les pays qui sont situés à l’Est et au Sud-Est de l’Europe.
Les approches littéraires, comparatistes et internationales, seront privilégiées. La littérature a été, dès le début du XVIII° siècle, le principal instrument de diffusion des idées des « Lumières ». C’est par l’intermédiaires de l’écrit, le « média » de l’époque, de libelles, de pamphlets, d’essais, de traités de philosophie ou d’éducation, voire de dictionnaires et d’encyclopédies et, enfin, de récits, de nouvelles, de contes, de romans, de relations de voyage et de traductions, que les conceptions des « Lumières » se sont répandues.

C’est encore par la littérature, et par des romans, au XX° siècle, que s’est manifesté le sentiment de connaître un autre « âge de ténèbres » en ces temps modernes. Il n’est que de songer à quelques titres significatifs de témoignages romancés sur le totalitarisme et sur la totale aliénation de la liberté, le premier paru en France, en français, S’Il était minuit dans le siècle de l’exilé russe Victor Serge ou le second, publié en Angleterre, en anglais, en 1940, Darkness at Noon1 (littéralement : les « Ténèbres en plein midi ») de l’écrivain hongrois, lui aussi exilé, Arthur Koestler. On n’insistera pas sur l’immense littérature de l’exil produite en français, en anglais, en allemand, en italien, en espagnol par tous les exilés qui se sont réfugiés à l’Ouest entre 1947 et 1989. L’objectif qui sera poursuivi sera de tenter d’aborder ce débat dans une perspective internationale et cosmopolite à partir des réflexions critiques récentes, venues des ce qu’on appelait, jadis, entre 1947 et 1989, les « Pays de l’Est », pour s’interroger sur la légitimité de cet héritage et sur la pertinence de ces procès instruits, à partir de l’expérience historique qui a été vécue par ces pays au XX° siècle, sur le caractère contrasté ou dénaturé de ce que ces « Lumières » auraient apporté.

La langue du colloque sera le français.

CONSEIL SCIENTIFIQUE
Président : Christian MORZEWSKI, Président de l’université d’Artois

Michel BALLARD,Université d’Artois (Arras, France)
Roger BOZZETTO, Université AIX-Marseille I, France)
Alexandru CALINESCU, Université « Al. I. Cuza » (Iasi, Roumanie)
Ruggero CAMPAGNOLI, Université « Alma Mater Studiorum » (Bologne, Italie)
Vita FORTUNATI, Université « Alma Mater Studiorum » (Bologne, Italie)
Éric LYSØE, Université « Blaise Pascal » (Clermont-Ferrand 2)
Mircea MUTHU, Université « Babes-Bolyai » (Cluj-Napoca, Roumanie)
Jean-Jacques POLLET, Université d’Artois (Arras, France)
Gilles POLIZZI, Université de « Haute Alsace » (Mulhouse, France)
Roberto POMA, Université de Paris XII (Créteil, Fance)
Anna SONCINI FRATTA, Université « Alma Mater Studiorum » (Bologne, Italie)
Roumiana L. STANTCHEVA, Institut d’Etudes Balkaniques (Sofia,Bulgarie)
Maria TENCHEA, Université “de Vest” (Timisoara, Rooumanie)
Alain VUILLEMIN, Université d’Artois (Arras, France)
Françoise WUILMART, Haute Ecole ISTI, (Bruxelles, Belgique)

COMITÉ D’ORGANISATION
Jean-Pierre ARRIGNON, Université d’Artois (Arras, France)

Alexandru CALINESCU, Université « Al. I. Cuza » (Iasi, Roumanie)
Mircea MUTHU, Université « Babes-Bolyai » (Cluj-Napoca, Roumanie)
Anna SONCINI FRATTA, Université « Alma Mater Studiorum » (Bologne, Italie)
Roumiana L. STANTCHEVA, Institut d’Etudes Balkaniques (Sofia,Bulgarie)
Maria TENCHEA, Université “de Vest” (Timisoara, Rooumanie)
Alain VUILLEMIN, Université d’Artois (Arras, France)

COMITÉ DE LECTURE


Alexandru CALINESCU, Université « Al. I. Cuza » (Iasi, Roumanie)
Anna SONCINI FRATTA, Université « Alma Mater Studiorum » (Bologne, Italie)
Roumiana L. STANTCHEVA, Institut d’Etudes Balkaniques (Sofia,Bulgarie)
Alain VUILLEMIN, Université d’Artois (Arras, France)