73Automne / Autunno 2017
Le conte de fées français et sa transmission
sous la direction de Jean-Paul Sermain
Sommaire / Indice
Jean-Paul Sermain, Introduction
Pierre-Emmanuel Moog, La chatte (de Straparola), le chat (de Perrault) et le matou (des Grimm) vivent-ils dans le même monde ?
Tegan Raleigh, Les Migrations de ma mère l’Oye : La première traduction des Histoires ou contes du temps passé de Charles Perrault
Catherine Velay-Vallantin, Conter et fabuler : paroles d’animaux dans les éditions du XVIIIe siècle
François Rosset, Qu’est-ce qu’un roman cabalistique?
Christelle Bahier-Porte, Lire dans les entrailles du monstre. Le conteur face à la Révolution française
Jean Mainil, Transmission d’un conte : Mais qui a finalement mangé le petit chaperon rouge ?
Jeanyves Guérin, Du livre à la scène : la postérité théâtrale des contes de Perrault au XXe siècle
Michel Fournier, La transmission des variantes des contes de fées classiques et l’appropriation moderne de l’imaginaire merveilleux
Hélène Merlin-Kajman, Le laboureur de Carthage : conte et liens de l’expérience
Pierre-Emmanuel Moog, La chatte (de Straparola), le chat (de Perrault) et le matou (des Grimm) vivent-ils dans le même monde ?
Les trois contes « Costantino Fortunato » de Straparola, « Le Maître chat, ou le Chat botté » de Perrault et « Der gestiefelte Kater » des Grimm, relatent pareillement la fulgurante ascension sociale d’un jeune homme grâce à son chat. Ces trois récits en filiation évidente sont, quoique d’époques très différentes, considérés comme de simples variations de la même histoire de ruse des apparences. Pourtant, une multitude de détails représentent en fait trois univers bien distincts, affectifs ou durs, collectifs ou individualistes, aux structures sociales figées ou évolutives. Leurs intrigues se révèlent obéir à des logiques divergentes mêlant différemment la ruse, la chance et les compétences.
Tegan Raleigh, Les Migrations de ma mère l’Oye : La première traduction des Histoires ou contes du temps passé de Charles Perrault
La transformation est au cœur des contes de Charles Perrault, au niveau des personnages et aussi des contes eux-mêmes, dont le style et la raison d’être se transforment entre langues et cultures. Quand Robert Samber a traduit Les Contes de ma mère l’Oye : Histoires ou Contes du Temps passé, avec des moralités (1697) comme Mother Goose’s Tales: Histories, or Tales of Past Times, with Morals en 1729, il a adapté les contes pour leur entrée dans le monde anglophone. Bien que sa traduction reste près de la source française, les personnages prennent des identités décidément britanniques sous la plume de Samber. En incorporant des références au folklore anglais comme des ballades et des comptines, il a créé de nouvelles dimensions populaires pour un public en Angleterre qui, avant la traduction des textes français, ne connaissait des contes de fées que par la transmission orale et quelques publications dans une littérature éphémère.
Catherine Velay-Vallantin, Conter et fabuler : paroles d’animaux dans les éditions du XVIIIe siècle
La réversibilité des textes oraux et écrits, leur imbrication, leur interaction et leur transposition artistique sont des phénomènes inhérents à la reformulation constante des récits mémoriels ou des traditions narratives, adaptés à la fois à leurs différents destinataires et au contexte présent. Mais ces jeux entre oral et écrit ne se réduisent pas à des procédés stratégiques ou à des adaptations conjoncturelles. Parce qu’ils réactualisent et vulgarisent le passé narratif en cumulant une double légitimité, les discours conjuguant oralité et écriture deviennent des éléments centraux de la culture et de l’identité de leurs producteurs. S’associent alors, en une circulation dialectique des réinventions narratives, la mise en représentation de la parole et la pratique par les lecteurs d’une oralité libre. Des études de cas mettant en scène des animaux restituent l’entrelacs de ces usages et de ces pratiques d’oralité au XVIIIe siècle, des Contes de Perrault aux Fables de Faërne, d’Ésope et de La Fontaine, des pouvoirs de l’image aux usages des recueils de colportage.
François Rosset, Qu’est-ce qu’un roman cabalistique?
À partir de considérations liées à la publication des Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques par Garnier en 1787- 1789 et aux commentaires de celui-ci qui prétend publier des romans cabalistiques pour démontrer l’absurdité et la nocivité des « superstitions », l’étude vise à montrer comment ces romans cabalistiques se dérobent devant un tel programme idéologique pour offrir un espace de réflexion particulièrement opératoire sur la constitution de la fiction, sa nature et ses effets.
Christelle Bahier-Porte, Lire dans les entrailles du monstre. Le conteur face à la Révolution française
De nombreux contes se sont emparés des événements révolutionnaires entre 1789 et 1792. Brefs et circulant en brochures ou par les périodiques, ils participent à la propagande politique, en faveur ou contre les idées révolutionnaires. Toutefois, ils se caractérisent par un rapport au temps singulier : le conteur, héritier d’un imaginaire féerique immémorial, inscrit l’événement historique dans le temps long de la transmission pour mieux mettre en question son issue incertaine. L’imaginaire merveilleux – les génies, les prédictions, les monstres terrifiants – propose une clé de lecture possible, mais ouverte au déchiffrement qui caractérise l’allégorie, d’une histoire devenue elle-même invraisemblable et illisible. Le conteur, passeur d’histoires, peut alors se faire spectateur impuissant d’une confusion qui, par sa violence et l’inquiétude qu’elle suscite, acquiert une valeur atemporelle.
Jean Mainil, Transmission d’un conte : Mais qui a finalement mangé le petit chaperon rouge ?
L’article analyse la transmission du conte dans le cadre de sa double nature de texte éminemment moral, et de texte bien souvent anonyme, universel et personnalisable. Parce que, depuis ses origines littéraires à la fin du XVIIe siècle, le conte est considéré comme le véhicule de quelque chose qu’il inclut mais qui le dépasse, sa morale, le conte a de tout temps été réapproprié, même lorsque son auteur est connu. Cet article s’intéresse particulièrement au destin, de la fin du XVIIe siècle au milieu du XIXe, du Petit Chaperon rouge et essaye de mieux comprendre pourquoi, parmi tous les contes de Perrault, ce conte a moins bien survécu dans sa forme originelle, et pourquoi il a fini par se draper des habits que lui avaient donnés les frères Grimm.
Jeanyves Guérin, Du livre à la scène : la postérité théâtrale des contes de Perrault au XXe siècle
La féerie qui, en France, prend son essor à la fin du XVIIIe siècle, puise ses matériaux et sujets dans le patrimoine des contes et d’abord ceux de Charles Perrault. On ne compte plus les Belle au bois dormant, Petit Poucet, Cendrillon. Les hypotextes sont connus. Certains auteurs ne se contentent pas d’une simple transposition à la scène. À partir d’un corpus théâtral du XXe siècle (Maurice Maeterlink, Pierre Albert-Birot, Fernand Gregh, Henri Ghéon, Jules Supervielle), on étudiera les modernisations du sujet, les transformations pragmatiques, les continuations proleptiques. Certaines pièces ont été écrites d’après Perrault, d’autres contre Perrault.
Michel Fournier, La transmission des variantes des contes de fées classiques et l’appropriation moderne de l’imaginaire merveilleux
Les contes de fées classiques français ont connu une transmission importante au Canada, notamment à travers la tradition orale qui a produit plusieurs variantes de ces récits. Cet article s’intéresse à la transmission écrite de ces variantes. Il cherche à montrer comment elles ont contribué à l’appropriation moderne de l’imaginaire merveilleux non seulement à travers l’adaptation de certains contes, mais aussi en produisant un répertoire qui intègre des récits provenant de différentes traditions.
Hélène Merlin-Kajman, Le laboureur de Carthage : conte et liens de l’expérience
Hélène Merlin-Kajman propose dans la rubrique « Fables » de la revue Transitions qu’elle a fondée et dirigée des « contes-fables » qui se présentent tous comme une adaptation transformation de contes ou de fables d’auteurs classiques qu’elle offre à un enfant et qui sont ainsi intégrés à un récit personnel et à un dialogue vif. Elle nous montre dans cette contribution d’auteur et de critique les liens entre son expérience propre et les textes classiques, les motifs et les conceptions poétiques de son écriture et son souci de laisser le lecteur, grâce aux modifications des histoires retenues et du dialogue qui s’ouvre à leur égard, s’approprier à son tour ces fables-contes dans sa propre existence.
Pierre-Emmanuel Moog, Do the female cat (from Straparola), the cat (from Perrault) and the kitten (from Grimm) live in the same world?
The « Puss-in-Boots »-type tales « Costantino Fortunato » (Straparola), « Le Maître chat, ou le chat Botté » (Perrault) and « Der gestiefelte Kater » (Grimm) all seem to tell the same story of a young man who experiences a meteoric rise with the help of his cat. Though they are from very different epochs, they are clearly related to one other, and are generally viewed as variations on the same story of misleading appearances. Howewer, a multitude of details serve to portray three very distinct universes, either sentimental or harsh ; collective or individualistic ; socially rigid or dynamic. Their respective plots follow divergent systems of logic that integrate deception, luck and skill in differing ways.
Tegan Raleigh, Les Migrations de ma mère l’Oye : the first translation of Histoires ou contes du temps passé by Charles Perrault
Transformation is at the heart of Charles Perrault’s fairy tales in terms of characters as well as the tales themselves, which change in style and meaning as they move between languages and cultures. When Robert Samber translated Perrault’s Contes de ma mère l’Oye : Histoires ou Contes du Temps passé, avec des moralités (1697) as Mother Goose’s Tales: Histories, or Tales of Past Times, with Morals in 1729, he altered the tales for their début in the English language. Although his translation remains close to the French source, Samber’s characters assume decidedly British identities. By incorporating references to English folklore such as ballads and nursery rhymes, Samber elicited the popular dimensions of the Contes for an Anglophone public that, until the translation of French texts, had only encountered fairy tales in the oral tradition and as individual publications in ephemeral literature.
Catherine Velay-Vallantin, Telling or storytelling: animal words in 18th century editions
The reversibility of oral and written texts, their interlacing, their interaction and their artistic transposition are phenomena inherent to the constant reformulation of memorial narratives and narrative traditions, adapted simultaneously to their different recipients and contexts. But these plays between orality and writing are not merely strategic processes or conjunctural adaptations. Because it recreates and popularizes the narrative past by accumulating a double legitimacy, discourse that brings together oral and written becomes central to the cultures and the identities of those that produce it. Then, in a dialectical circulation of narrative reinventions, the textual representation of orality and reader’s practice of free speech are combined. The case studies (literary editions and chapbooks) depicting animals reproduce the intertwining of these uses and practices of orality in the 18th century, from the Tales of Perrault to the Fables of Faerne, Aesop and La Fontaine.
François Rosset, What is a cabalistic novel?
Starting with considerations related to Garnier’s publication of Imaginary Voyages, Dreams, Visions and Cabalistic Novels in 1787- 1789 and Garnier’s claim that this publication was to demonstrate the absurdity and harmfulness of « superstitions », the study aims to show how these cabalistic novels evade such an ideological program and offer a particularly operative space of reflection on the constitution of fiction as well as its nature and its effects.
Christelle Bahier-Porte, Read in the monster’s entrails. The storyteller facing the French Revolution
There are many contes that seized on the Revolutionary events between 1789 and 1792. These short tales circulated in the form of brochures or in periodicals, playing a role in propaganda that upheld or challenged Revolutionary ideas. They are characterized a curious relation to time : such writers, the heirs to an immemorial fairy-tale imaginary, inscribed historical events in the long-term chronology of transmission in order to more effectively question their uncertain outcome. The imaginary world of marvels – spirits, predictions, terrifying monsters – offered a possible key to historical events that had become unreal and incomprehensible yet, open to allegorical interpretation. The storyteller, acting as an intermediary, could thus become the powerless witness to a worldly confusion which, with its violence and the anxiety it generated, acquired an atemporal status.
Jean Mainil, Transmission of a tale: who at last ate Little Red Riding Hood?
The article analyses the transmission of the fairy tale in terms of its double nature – that is, a text that conveys a moral but is also universal and extremely malleable. Since its literary origins in the 17th century, the fairy tale has been considered as the vehicle of something it contains but that is greater than the tale itself : its moral lesson(s). As a consequence, fairy tales have often been re-appropriated, even when associated with a given author. This article focuses on the fate of « Le Petit Chaperon rouge » (« Little Red Riding Hood »), from the end of the 17th century to the mid-18th century in order to better understand why, of all of Perrault’s tales, this one did not survive so successfully in its original form and why it assumed the guise provided by the Brothers Grimm.
Jeanyves Guérin, From book to stage: the theatrical posterity of Perrault’s tales in the 20th century
The enchanted stage that flourished at the end of the 18th century in France took its subject matter from the classical fairy tales, especially those of Perrault. There were countless instances of Cinderella, Puss in Boots and Sleeping Beauty. Some authors, however, were not satisfied with mere theatrical transposition. Considering texts by 20th-century authors such as Maurice Maeterlink, Pierre Albert-Birot, Fernand Gregh, Henri Ghéon and Jules Supervielle, this study addresses the modernisation of the subject matter, pragmatic transformations and proleptic continuations ; while some plays follow Perrault, others challenge him.
Michel Fournier, The transmission of the variants of classical fairy tales and the modern appropriation of the fantasy world
The dissemination of classic French fairy tales has been significant in Canada, notably through the oral tradition, which has led to multiple variants of these tales. This paper examines the written transmission of these variants. It aims to show how such variants have contributed to the modern appropriation of the imaginary of the marvellous, not only through the adaptation of some of those tales, but also through the construction of a repertoire that integrates tales stemming from different traditions.
Hélène Merlin-Kajman, The ploughman of Carthage: tale and links of experience
In the « Fables » section of Transitions, an online review that she founded and directed, Hélène merlin-Kajman presents her « contes-fables ». These present themselves as adaptations/transformations of tales and fables by classic authors that she shares with a child and, in the process, inserts into personal narratives and spirited dialogues. Here, as both writer and scholar, she reveals the links between her own experience and classic texts ; her reasons for writing and for changing the famous stories she uses ; and how she allows the reader, through the modifications she makes to the stories and the resulting dialogues, to incorporate these fable-tales into their own lives.
Pierre-Emmanuel Moog
Pierre-Emmanuel Moog enseigne l’anthropologie à l’EHESS. Il mène depuis quelques années des recherches sur le corpus des contes merveilleux à partir du thème des interdits et des tabous. On retiendra « La généalogie (biblique) et la clausule (merveilleuse) partagent-elles une même fonction éthique ? », Cahiers de littérature orale, n. 83, 2018 (à paraître) ; « Soeur Anne, je ne vois rien… qu’une poétique de la manipulation », Fééries, n. 14, 2017 (à paraître) ; « L’interdit salutaire à travers deux cas merveilleux : Cendrillon (Perrault) et Les six Cygnes (Grimm) », Fééries, n. 13, 2016.
Tegan Raleigh
Tegan Raleigh est doctorante en Littérature Comparée à l’Université de la Californie à Santa Barbara. Sa thèse porte sur l’influence de la traduction sur le développement des contes de fées en Angleterre, en France et en Allemagne. Elle est aussi traductrice du français et de l’allemand et ses traductions vers l’anglais d’Assia Djebar, Leïla Sebbar, Gauz, Matthias Göritz, ou encore Voltaire, ont été publiées aux États-Unis. Le Collège International des Traducteurs Littéraires à Arles et the Banff International Literary Translation Centre au Canada l’ont accueillie pour des résidences et ses traductions ont gagné des prix de PEN America et The American Literary Translators Association. Plus récemment, elle a enseigné l’anglais à l’Université de Paris-8 pendant deux ans et a travaillé comme chercheuse à l’Internationale Jugendbibliothek à Munich.
Catherine Velay-Vallantin
Catherine Velay-Vallantin est maître de conférences émérite à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) de Paris. Elle a publié L’Histoire des contes, Paris, Fayard, 1992, et des articles portant plus précisément sur les contes aux XVIIe et XVIIIe siècles, dans la revue Féeries, et sur les usages littéraires et politiques des contes au XXe siècle, dans <ethnographiques.org>.
François Rosset
François Rosset est professeur de littérature française à l’Université de Lausanne. Ses travaux portent principalement sur la prose narrative du XVIIIe siècle (avec un accent particulier sur les œuvres de Jean Potocki, Germaine de Staël et Benjamin Constant), les lisières de la fiction (voyages imaginaires, utopie, fantastique), ainsi que sur les Lumières helvétiques dans une perspective d’histoire culturelle. Ses principaux ouvrages : Le Théâtre du romanesque : le Manuscrit trouvé à Saragosse (L’Âge d’Homme, 1991), L’Arbre de Cracovie. Le mythe polonais dans la littérature française (Imago, 1996), Écrire à Coppet : nous, moi et le monde (Slatkine, 2002), Œuvres de Jean Potocki, publiées avec D. Triaire (Peeters 2004-2006, puis GF, 2008 et 2015), Jean Potocki. Biographie (avec D. Triaire, Fayard, 2004), Dictionnaire critique de l’Utopie au temps des Lumières (avec B. Baczko et M. Porret, Georg, 2016), L’Enclos des Lumières. Essai sur la culture littéraire en Suisse romande au XVIIIe siècle (Georg, 2017).
Christelle Bahier-Porte
Christelle Bahier-Porte est professeur de littérature française à l’Université de Lyon-Saint-Étienne et membre de l’IHIRM (UMR 5317). Ses recherches portent sur l’œuvre de Lesage, le conte merveilleux et la Querelle des Anciens et des Modernes. Elle est membre du comité de rédaction de la revue Féeries. Études sur le conte merveilleux (XVIIe- XIXe siècle) depuis sa création.
Jean Mainil
Jean Mainil travaille sur la prose de l’Ancien Régime. Il s’intéresse à la poétique de la prose et aux relations entre la littérature et l’histoire des mentalités. Il a publié sur les liens entre le discours médical et le roman pornographique, les représentations romanesques de la lectrice folle dans le roman anglais et français, et sur une contemporaine de Charles Perrault, Marie-Catherine d’Aulnoy. Il travaille actuellement à un livre sur les métamorphoses du conte, de la France du XVIIe siècle à celle de la IIIe République. Il enseigne la Littérature française de l’Ancien Régime à l’Université de Gand, UGent, en Belgique.
Jeanyves Guérin
Jeanyves Guérin a enseigné aux universités de Paris X Nanterre, Marne-la-Vallée et Paris 3 Sorbonne Nouvelle. Il est aujourd’hui professeur émérite. Ses recherches de vingtiémiste portent d’une part sur le théâtre (Audiberti, Ghelderode, Ionesco) et d’autre part sur la littérature engagée (Camus, Malraux, Guilloux). Jeanyves Guérin a publié Camus. Portrait de l’artiste en citoyen (François Bourin, 1993), Art nouveau ou homme nouveau (Champion, 2002), Le Théâtre en France de 1914 à 1950 (Champion, 2007), Albert Camus. Littérature et politique (Champion, 2013), Les Listes noires de 1944 (Paris, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2016). Il a été le maître d’œuvre du Dictionnaire des pièces françaises du vingtième siècle (Paris, Champion, 2005), du Dictionnaire Albert Camus (Robert Laffont, 2009), du Dictionnaire Eugène Ionesco (Champion, 2012), du Dictionnaire Audiberti (Champion, 2015) et d’une vingtaine d’ouvrages collectifs.
Michel Fournier
Michel Fournier est Associate Professor au Département de français de l’Université d’Ottawa. Ses recherches portent sur la littérature française des XVIIe et XVIIIe siècles, l’histoire de l’imaginaire et le conte merveilleux en France et au Canada. Il est l’auteur de deux ouvrages intitulés Généalogie du roman. Émergence d’une formation culturelle au XVIIe siècle en France (Presses de l’Université Laval, 2006 ; Hermann, « Les collections de la République des Lettres », 2013) et Les Fables du Nouveau Monde. Jean de La Fontaine, l’héritage classique et la transmission de la culture littéraire (Hermann, « Les collections de la République des Lettres », 2015).
Hélène Merlin-Kajman
Hélène Merlin-Kajman est professeure de littérature française (XVIIe siècle) à l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 et écrivain. Ses premiers travaux portent sur la notion de public au XVIIe siècle, qu’elle a étudiée dans toutes ses ramifications notamment à travers les querelles littéraires du XVIIe, dont la querelle du Cid (Public et littérature en France au XVIIe siècle, Les Belles Lettres, 1994 ; L’Absolutisme dans les Lettres et la théorie des deux corps. Passions et politique, Champion, 2000 ; L’Excentricité académique. Institution, littérature, société, Les Belles Lettres, 2001). Elle s’intéresse en outre à la théorie de la littérature et de la culture, et aux problèmes contemporains d’éducation et d’enseignement. Elle a créé le mouvement et le site Transitions (<www.mouvement-transitions.fr>). Derniers ouvrages parus : La Langue est-elle fasciste ? Langue, pouvoir, enseignement., Seuil, 2003 ; Lire dans la gueule du loup. Essai sur une zone à défendre, la littérature, Gallimard, 2016 ; L’Animal ensorcelé. Traumatismes, littérature, transitionnalité, Ithaque, 2016.
Comptes rendus/Recensioni
D. Maingueneau, Trouver sa place dans le champ littéraire. Paratopie et création (S. Modena)
M. Decout, Qui a peur de l’imitation ? (J.-F. Vernay)
L. Keller, Lire, traduire, éditer Proust (I. Vidotto)
C. De Guido, Marcel Schwob, du journal au recueil (O. Wicky)
Notes de lecture/Schede
Pubblicato con un contributo del Dipartimento di Lingue, Letterature e Culture Moderne dell’Università di Bologna.
ISBN 978 88 222 6560 9