67Automne / Autunno 2014
Poésie et institutions au XIXe siècle
sous la direction de
André Guyaux et Romain Jalabert
Sommaire / Indice
Romain Jalabert, Introduction
Jean-Baptiste Amadieu, Verlaine et Rimbaud examinés par le Saint-Office
Olivier Bivort, Verlaine à l’académie française
Anne-Emmanuelle Demartini, Les plaidoiries en vers au XIXe siècle
Corinne Legoy, Poésie et fêtes de souveraineté sous la Restauration: une fille de l’État monarchique?
Muriel Louâpre, Les lauréats académiques: de l’émulation à la « bête à concours »
Hugues Marchal, « Les sciences peuvent avoir quelques obligations à la poésie »: Delille et l’institution savante
Jean-Yves Mollier, La poésie sous surveillance au XIXe siècle
Luciano Pellegrini, Mystère et magistère. Victor Hugo académicien
Lise Sabourin, Poètes et poésie à l’Académie française au XIXe siècle (1803-1914)
Andrea Schellino, Baudelaire et l’« utopie » académique
Jean-Baptiste Amadieu, Verlaine et Rimbaud examinés par le Saint-Office
Jugées par Rome dangereuses pour l’esprit et le cœur, les œuvres de Verlaine et de Rimbaud n’ont pourtant pas été condamnées. En 1917, le Saint-Office engage en effet une procédure relative aux écrivains du « Renouveau catholique », mais aussi à leurs modèles. Les éloges prodigués par Bloy et Claudel aux deux poètes risquent de les recommander auprès des fidèles. Ils sont donc examinés à ce titre : l’œuvre de Rimbaud, dont la Congrégation relève les blasphèmes et les obscénités, ne justifie pas les interprétations spirituelles prêtées aux passages obscurs. Quant à Verlaine, l’érotisme de compositions postérieures à Sagesse laisse perplexe sur sa conversion. Les consulteurs se divisent cependant sur une éventuelle mise à l’Index ; l’idée d’un texte doctrinal à portée générale, finalement retenue, aboutit à l’instruction de mai 1927 sur la littérature « mystico-sensuelle », mais sans indice clair permettant d’identifier un mouvement ou des auteurs.
Olivier Bivort, Verlaine à l’académie française
En dépit des apparences, Verlaine se présente officiellement à l’Académie française en 1893. Si les raisons de sa candidature sont multiples – Verlaine n’est pas insensible aux honneurs –, il semble que ce soit la presse, et notamment une enquête lancée par Le Journal, en octobre 1892, qui l’ait poussé à se présenter. Son initiative suscite de nombreuses réactions dans les journaux. Verlaine lui-même, dans ses interviews et par ses propres articles, contribue pendant près de deux ans à retenir l’attention des médias. Le dossier de presse de sa candidature, réuni ici pour la première fois, en illustre les tenants et aboutissants.
Anne-Emmanuelle Demartini, Les plaidoiries en vers au XIXe siècle
Au XIXe siècle, il est arrivé que des justiciables, au tribunal, se défendent devant les magistrats en prononçant un discours en vers. Ces défenses en vers, rares mais attestées, n’ont encore jamais été étudiées. Cet article propose quelques éléments d’analyse, susceptibles d’éclairer les rapports, au demeurant méconnus, entre la poésie et l’institution judiciaire au XIXe siècle. Il expose les incidents d’audience que ces curieuses défenses ont occasionnés ainsi que la réaction des magistrats, significative de la représentation qu’ils se font à la fois de la poésie et de la justice. Tantôt ils autorisent le discours en vers, tantôt ils l’interdisent. A-t-on le droit de plaider en vers dans un tribunal ? Le débat auquel donnent lieu les défenses rimées pose la question des espaces de l’usage du vers et met en jeu une conception de la langue judiciaire.
Corinne Legoy, Poésie et fêtes de souveraineté sous la Restauration: une fille de l’État monarchique?
Explorer les liens entre la poésie d’éloge et les institutions qui orchestrent les fêtes de souveraineté sous la Restauration, tel est le propos de cet article. Il montre l’insertion de la poésie et de la chanson dans les cérémonies du pouvoir et corrélativement la persistance d’une pratique ancienne liée aux institutions d’État et à l’institution académique. Le desserrement du contrôle de l’État sur l’imprimé, l’absence de commande explicite et la réactivité singulière de l’éloge à la temporalité rituelle de la monarchie mettent en question cette lecture classique. Les institutions qui la suscitent excèdent largement les rouages de l’État et les cercles académiques, contribuant, en ce premier XIXe siècle, à écrire une nouvelle page de l’histoire de l’éloge royal.
Muriel Louâpre, Les lauréats académiques: de l’émulation à la « bête à concours »
Au XIXe siècle, le concours a envahi l’espace public, s’imposant comme mode de recrutement démocratique et moyen de gouvernement par les honneurs. Or les concours académiques au XIXe siècle contrastent avec ceux du XVIIIe siècle où ils avaient constitué une pièce maîtresse du projet intellectuel des Lumières, par la transformation de l’émulation dans un sens de plus en plus normatif. Cette normativité croissante, lisible dans les copies de candidats au prix de poésie de l’Académie française, lettres d’envoi, rapports de jury, est un phénomène dont la portée dépasse la sphère littéraire, de sorte que s’opère une convergence de la critique des concours dans divers domaines d’activité – les lettres, l’enseignement et l’agriculture, convergence qui sous-tend la scène des comices chez Flaubert, et se publicise avec des métaphores à succès comme celle de « bête à concours ».
Hugues Marchal, « Les sciences peuvent avoir quelques obligations à la poésie »: Delille et l’institution savante
Je me propose de relire Jacques le fataliste de Diderot à la lumière des Mille et Une Nuits. Au-delà de la technique de l’enchâssement, j’essaierai de voir dans quelle mesure la relation entre Jacques et son maître est analogue, d’une part à celle entre Shahriar et son frère Shâh Zamân, d’autre part à celle entre Shahriar et Shéhérazade.
Jean-Yves Mollier, La poésie sous surveillance au XIXe siècle
Genre noble par excellence, qui contribue grandement au sacre de l’écrivain et à l’avènement d’un pouvoir spirituel laïque au XIXe siècle, la poésie est aussi le domaine d’investissement des classes populaires, qui voient dans la chanson le vecteur idéal de leurs revendications ou de leurs états d’âme. Surveillée, traquée par la police qui craint son pouvoir subversif, de Béranger à Jean-Baptiste Clément et à Montehus, la chanson en vers a fait l’objet d’une censure impitoyable de 1810 à 1905, ce qui ne l’a pas empêché de croître et de pénétrer dans tous les foyers. Alors même qu’elle perd la place privilégiée qu’elle occupait dans les catalogues d’éditeurs après 1848, elle continue son expansion grâce au compte d’auteur et touche aussi bien les élites parisiennes ou provinciales que la population la moins éduquée. Omniprésente à l’école, chantée sur les voies publiques ou dans les cafés, les cabarets et les music-halls, elle constitue un gigantesque océan de textes qu’il conviendrait d’étudier à l’abri de tout préjugé esthétique.
Luciano Pellegrini, Mystère et magistère. Victor Hugo académicien
L’élection de Victor Hugo à l’Académie française est le résultat d’une longue campagne qui a exposé le poète à plusieurs échecs. Son obstination témoigne de l’importance que l’auteur de la Préface de Cromwell attribuait à la consécration académique. Les rapports de Hugo avec l’Académie permettent de comprendre comment s’articulent poésie et pouvoir, tradition et nouveauté dans son œuvre. Les ambitions académiques du poète se traduisent, dans ses recueils, par l’apparition de la thématique d’un passé classique, antique ou tourné vers le xviie siècle.
Lise Sabourin, Poètes et poésie à l’Académie française au XIXe siècle (1803-1914)
Au fil des régimes du XIXe siècle, les élections et les activités de poètes à l’Académie française manifestent encore leur influence, mais les attentes formelles classiques dont réussissent à triompher les romantiques provoquent quelque méfiance envers la génération des Parnassiens, tardivement entrés. Abandonnant ses coutumes de salon lettré avide de lectures poétiques, l’institution, plus professorale, s’adonne surtout à la défense de la langue française, à l’étude des langues régionales, à la traduction et à l’analyse des poésies antiques ou étrangères, à la célébration des grands noms de l’histoire littéraire. Elle se soucie pourtant de couronner des recueils poétiques, mais le concours de poésie hérité des siècles monarchiques passe progressivement de mode, tantôt usé par la prégnance du pouvoir, tantôt dévalué par des lauréats récurrents. Les plus talentueux deviennent académiciens, les autres sont perçus comme instruments d’une politique d’alternance, voulue éclectique, mais peu cohérente, entre sujets d’actualité, thèmes classiques, découvertes scientifiques.
Andrea Schellino, Baudelaire et l’« utopie » académique
Le présent article étudie les étapes de la candidature de Baudelaire à l’Académie française entre décembre 1861 et février 1862. Après avoir abordé les raisons de la démarche du poète, il met en lumière l’enjeu politique des élections à travers l’analyse de l’article de Sainte-Beuve « Des prochaines élections de l’Académie », publié le 20 janvier 1862 dans Le Constitutionnel. L’auteur, présentant la note de désistement de Baudelaire parue dans Le Siècle le lundi 17 février 1862, propose aussi une datation plus précise de la lettre du poète à Taxile Delord.
Jean-Baptiste Amadieu, Verlaine and Rimbaud examined by the Holy Office
Without being condemned, the works of Verlaine and Rimbaud were considered by Rome as hazardous for the mind and heart. In 1917, the Holy Office starts proceeding for the writers from the « Catholic Revival » and wishes to examine their models. Since Bloy and Claudel lavished with praises the poets, both of them were to be recommended to the faithful. It is based on that risk that they will be read. In Rimbaud’s work, the Congregation noted blasphemies and obscenities that did not justify the spiritual interpretations lent to obscure passages. As for Verlaine, eroticism in texts written after Sagesse puzzled his conversion. However, Consulters are divided on the possibility to list them on the Index. The idea of a general doctrinal text is finally adopted, leading, in May 1927, to an instruction on a « mystical sensual » literature, without specifying clear indication allowing to identify any movement or authors.
Olivier Bivort, Verlaine at the French Academy
Despite appearances, Verlaine comes up officially with his candidature for the Académie française in 1893. If a lot of reasons might explain that move – Verlaine is not indifferent to honours – it looks like a survey in the newspaper Le Journal, published in October 1892, urged him to apply. His initiative caused numerous reactions in the papers. Verlaine, himself, in interviews and in articles he wrote at that period, contributed to hold the media’s attention for two years. The candidacy press kit, for the first time brought together here, shows the ins and outs of that candidacy.
Anne-Emmanuelle Demartini, Pleadings in verse in the 19th century
Once in a while in the XIXth century, France’s courts of justice were theater of a defense expressed in a versified discourse. This type of speech is rare and had never been examined. So this paper gives analysis elements to throw light on the relationships between poetry and law, which never drew attention to the historians. It outlines the court incidents caused by these surprising speeches that are contrary to the common practice and illustrate the way magistrates react, revealing by that their representations of poetry as well as law. Sometimes they authorize versified discourses sometimes they ban them. Do we have the right to declaim verses in court? The versified defense leads to arguments that bring out the question of the spaces in which are allowed the use of verses and implies a conception of the juridical language.
Corinne Legoy, Poetry and celebrations of sovereignty under the Restoration: a daughter of the monarchical state?
The aim of this article is to explore the links between panegyric poetry and the institutions that orchestrated celebrations of sovereignty under the Bourbon Restoration. It thus shows the involvement of poetry and song in ceremonies of power and, at the same time, the persistence of an ancient practice, traditionally associated with institutions of state and with the academy. Yet the slackening of state control over printed material, the absence of explicit commissions by government and the peculiar nature of panegyric poetry’s relationship to royal rites question this classical interpretation. In this period, the institutions that instigated such poetry were no longer limited to the machinery of the state or to the academy, and therefore constitute another page of the story of royal eulogy.
Muriel Louâpre, The winners of the academic contests: from emulation to the « bête à concours »
Literary competition, in the XIXth century, invaded public space as a democratic mode of recruitment and as a way to govern by honours. But the XIXth century academic competitions contrast with those of the XVIIIth century, since these latter were part of the Enlightenment intellectual project that aimed emulation instead of the normative culture established in the XIXth century. This increasing normativity, that we can read in the candidates works for the Académie poetic prizes, as well as in the letters and the judges report, is a phenomenon that goes far beyond the literary sphere, so that the critical competition discourse creates a convergence that take place in various fields of activity such as letters, teaching and agriculture, convergence that underlie Flaubert’s agricultural show scene, and get popular in the social discourse in metaphor like « bête de concours ».
Hugues Marchal, « Les sciences peuvent avoir quelques obligations à la poésie » : Delille and the academic institution
I propose to read Jacques the fatalist by Diderot in the light of The Thousand and One Nights. Beyond the technique of embedding, I will try to see to what extent the relationship between Jacques and his master is analogous, firstly to the one between Shahriar and his brother Shâh Zamân, on the other hand then to the one between Shahriar and Scheherazade.
Jean-Yves Mollier, Poetry under surveillance in the 19th century
Noble genre par excellence, that largely contribute to the anointing of the writer and at the rising of a laic spiritual power in the XIXth century, poetry is also an area of investment by the working classes, who see in popular songs the ideal vector of their claim or of their state of mind. Controlled, hunted by the police, who doesn’t mind to use its subversive power, versified songs of Béranger, Jean-Baptiste Clément and Montehus are the object of an incredible censor from 1810 to 1905, that has no effect on their popularity since they are sang in all houses of the common people. Even though it looses the special place it occupies in the editors catalogue after 1848, the popular song continue its expansion, and thanks to self-publishing it reaches at the end all the classes, Parisian elites, provincial elites as well as the les educated population. Ubiquitous at school, sang in the street and in the café, music hall and cabarets, it forms a gigantic ocean of texts that should be studied free of any esthetical prejudice.
Luciano Pellegrini, Mystery and magisterium. Victor Hugo academician
The election of Victor Hugo at the Académie française was the result of a long campaign that exposed the poet to several failures. His stuborness is a sign of the importance that the author of the Preface to Cromwell attached to the academic consecration. The way Hugo reports himself to the Académie helps to understand the relationship of poetry and power, tradition and novelty in the poet’s work. There is a link between the increase of the poet’s academic ambitions and the rise of the theme of a classical past, modeled on classical antiquity and on the French seventeenth century.
Lise Sabourin, Poets and poetry at the French Academy in the 19th century (1803-1914)
All over the XIXth century political systems, the elections and the activities of the poets at the Académie française still have influence, but the classical formal expectations from which the Romantics have taken distance provoke suspicions on the Parnassian generation, lately entered. Abandoning its scholar customs thirsty of poetics reading, the institution, more professorial, is more concerned about the defence of the French language, the study of the regional languages, translation, the analysis of antic poetry and poems from elsewhere or at the celebration of the literature history heroes. Even if it continues to give prizes to poetry, the institution is less inspired by these competitions inherited from monarchic centuries, sometimes worn out by a power that grips everything, sometimes depreciated by recurrent winners. The most talented become academicians, the others are seen as instruments of an alternation politic, wanted as eclectic, but non coherent, between subjects of actuality, classical themes, scientific discoveries.
Andrea Schellino, Baudelaire and the academic “utopia”
This paper focuses on the candidacy of Baudelaire to the Académie française between December 1861 and February 1862. After discussing the reasons of the approach of the poet, it highlights the political issue of the election through the analysis of Sainte-Beuve’s article « Des prochaines élections de l’Académie », published in Le Constitutionnel (January 20, 1862). The Author, by introducing the note of renunciation of Baudelaire, published in Le Siècle (Monday, 17 February 1862), also provides a more accurate dating of the poet’s letter to Taxile Delord.
Jean-Baptiste Amadieu
Jean-Baptiste Amadieu, chercheur au CNRS, est rattaché à l’unité République des savoirs (CNRS/ENS Ulm/Collège de France). Depuis sa thèse de doctorat sur la littérature française du XIXe siècle mise à l’Index, il travaille sur les censures littéraires de la Restauration à nos jours, par la publication d’archives inédites de Rome et Paris et l’animation d’un séminaire d’écrivains sur l’autocensure contemporaine. Ses centres de recherches portent sur les rapports entre la littérature française des XIXe et XXe siècles et les institutions (politiques, sociales, religieuses et académiques), entre la littérature et les normes juridiques et rhétoriques. Il a aussi publié un livre d’entretiens avec Antoine Compagnon (Une question de discipline, Flammarion, 2013).
Olivier Bivort
Olivier Bivort, professeur de littérature française à l’Université Ca’ Foscari de Venise, a consacré l’essentiel de ses travaux à la poésie du xixe et du premier xxe siècles. Il est l’éditeur de l’œuvre poétique de Verlaine dans la collection « Classique » du Livre de poche.
Anne-Emmanuelle Demartini
Anne-Emmanuelle Demartini est maître de conférences HDR en histoire contemporaine à l’Université Paris 7-Denis Diderot. Elle est spécialiste d’histoire des représentations et de l’imaginaire social. Ses travaux portent plus spécifiquement sur l’histoire du crime et de ses représentations aux XIXe-XXe siècles. Elle prépare un livre sur l’empoisonneuse parricide Violette Nozière. Ouvrages : L’Affaire Lacenaire, Paris, Aubier, 2001 ; Imaginaire et sensibilités. Études pour Alain Corbin, dir. avec Dominique Kalifa, Paris, Créaphis, 2005 ; Monstre et imaginaire social, dir. avec Anna Caiozzo, Paris, Créaphis, 2008.
Corinne Legoy
Corinne Legoy est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université d’Orléans (laboratoire Polen). Elle est l’auteur de L’Enthousiasme désenchanté. Éloge du pouvoir sous la Restauration, paru en 2011 (Prix Albert Mathiez). Ses travaux portent sur les usages sociaux et politiques de la poésie, sur le théâtre sous la Restauration et, plus largement, sur les liens entre histoire politique et histoire culturelle au xixe siècle.
Muriel Louâpre
Ancienne élève de l’École normale supérieure, maître de conférences en littérature française (Sorbonne Paris Cité – CERILAC), Muriel Louâpre consacre ses recherche aux territoires d’écriture communs aux sciences et aux lettres, et aux modélisations permettant les circulations entre champs disciplinaires. Elle a participé à un programme ANR sur la poésie scientifique, et poursuit ce travail au sein de l’équipe ANR/DFG Biolographes, ainsi que du programme de la Fondation nationale suisse « Reconstruire Delille ». Elle fait partie du comité de rédaction de la revue en ligne Écrire l’histoire et s’intéresse aux apports de la datavisualisation à l’exploitation de corpus littéraires. Dernières publications : « Les ouvriers de l’oubli », dossier pour Écrire l’histoire, éditions du CNRS, 2014 ; La Poésie scientifique, de la gloire au déclin, textes rassemblés par M. Louâpre, H. Marchal et M. Pierssens, Épistémocritique, 2014 ; Muses et ptérodactyles : la poésie de la science de Chénier à Rimbaud, anthologie sous la direction d’H. Marchal, Paris, Seuil, 2013.
Hugues Marchal
Professeur à la Faculté des Lettres de Rabat, Abdelfattah Kilito a publié, entre autres, L’Œil et l’aiguille (La Découverte, 1992) et Dites-moi le songe (Sindbad-Actes Sud, 2010). Abdelfattah Kilito a obtenu, en 1989, le Grand Prix du Maroc et, en 1996, le prix du Rayonnement de la langue française attribué par l’Académie française.
Jean-Yves Mollier
Jean-Yves Mollier est professeur d’histoire contemporaine et directeur de l’École doctorale « Cultures, Régulations, Institutions et Territoires » à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Il a récemment publié Édition, presse et pouvoir en France au XXe siècle (Fayard, 2008), La Librairie Tallandier. Histoire d’une grande maison d’édition populaire (1870-2000), en collaboration avec Matthieu Letourneux (Nouveau Monde Éditions, 2011), Histoire de la librairie Larousse (1852-2010), en collaboration avec Bruno Dubot (Fayard, 2012), La mise au pas des écrivains. L’impossible pari de l’abbé Bethléem au XXe siècle (Fayard, 2014) et dirigé les trois éditions de Où va le livre ? (La Dispute, 2000, 2002 et 2007).
Luciano Pellegrini
Luciano Pellegrini est docteur en littérature française et il enseigne à l’Université télématique e-Campus de Novedrate (Côme). Il s’intéresse, notamment, à l’œuvre poétique et théâtrale de Victor Hugo. Il a publié des articles sur le traitement de l’espace scénique dans Ruy Blas (PUPS) et la poésie de Hugo des années 1815-1840 (Publif@rum, Revue italienne d’études françaises). Il prépare, pour la Revue d’histoire littéraire de la France, un essai sur la première production poétique de Hugo, et une anthologie de la poésie française sous le Consulat et l’Empire. Il est l’auteur d’une traduction en vers de Sganarelle, ou le cocu imaginaire de Molière (Bompiani, 2013).
Lise Sabourin
Lise Sabourin, Professeur émérite, qui a dirigé le CEML à l’Université de Lorraine, après sa thèse d’État sur Alfred de Vigny et l’Académie française, vie de l’institution (1830-1870) et Papiers académiques d’Alfred de Vigny (Champion, prix Louis Barthou 1998), a étudié les genres à l’Académie (« La Légitimation du genre romanesque », RHLF, n. 2, 1999, p. 233-248 ; « L’Académie française face au drame romantique », Dramaturgies romantiques, E. U. Dijon, 2000, p. 289‑300 ; « Le Romantisme vu par l’Académie française », Définition du romantisme européen, CIRVI, 2001 ; « La dixième Muse (ou L’Académie française du XIXe siècle face à la critique littéraire) », L’Histoire littéraire : ses méthodes et ses résultats, Droz, 2001, p. 305-321 ; « Le concours de poésie à l’Académie française (1805-1870) », L’Écrivain et ses institutions, Droz, 2006, p. 363-379) et coordonné Le Statut littéraire de l’écrivain : dénomination, condition, représentation (Droz, 2007).
Andrea Schellino
Andrea Schellino prépare une thèse de doctorat sur Baudelaire entre les universités de Paris-Sorbonne, de Florence et de Bonn. Il a récemment publié une édition de textes de Baudelaire et de Paul de Molènes (Paris, 2014) et il est l’auteur de deux volumes et de nombreux articles portant sur la poésie française du XIXe siècle.
Comptes rendus/Recensioni
C. Berg, L’automne des idées. Symbolisme et décadence à la fin du XIXe siècle en France et en Belgique, études réunies par K. Gyssels, S. Hillen, L. Rasson et I. Van Acker
D. Bengsch, C. Ruhe (dir.), Une femme puissante. L’œuvre de Marie NDiaye (M. Bokobza Kahan)
D. Buschinger, Tristan allemand (G. Brunetti)
Notes de lecture/Pubblicazioni ricevute e schede
Pubblicato con un contributo del Dipartimento di Lingue, Letterature e Culture Moderne dell’Università di Bologna.
ISBN 978 88 222 6291 2