65Automne / Autunno 2013
Camus/Pasolini: deux écrivains «engagés»
sous la direction de
Silvia Disegni
Sommaire / Indice
Silvia Disegni, Introduction
Silvia Disegni, Camus/Pasolini: posture ex-centrique de deux écrivains journalistes « engagés » du XXe siècle
JeanYves Guérin, Smarrimenti algerini di un « giusto »
Riccardo Antoniani, Petrolio. Il Vas dell’economia politica italiana
Umberto Todini, Antichità contro. Albert Camus e Pier Paolo Pasolini
Samantha Novello, Il rovescio e il diritto. Il pensiero politico di Albert Camus fra tragedia antica e tragico moderno
Oreste Lippolis, La forma del mito, i segni della storia in Pier Paolo Pasolini
Marco Antonio Bazzocchi, Pasolini/Camus: corpi nel deserto
Hervé Joubert-Laurencin, Entre Camus et Pasolini: Mastroianni, l’homme solaire, l’homme minéral
Filippo La Porta, Vite parallele: Camus e Pasolini maestri irregolari
Silvia Disegni, Camus/Pasolini: posture ex-centrique de deux écrivains journalistes « engagés » du XXe siècle
Il s’agit dans cet article d’examiner l’un des éléments qui justifierait un rapprochement entre Camus et Pasolini, considérés ici comme deux «écrivains journalistes», selon une formule récemment introduite dans le vocabulaire de la critique littéraire d’origine sociologique. L’analyse est menée à partir de leur production de presse et en particulier d’articles où ils développent l’un et l’autre une réflexion sur la littérature et le rôle de l’écrivain dans la société. L’accent est mis sur l’analogie de registre et de posture énonciative, en l’occurrence polémique, favorisée sans doute par le support choisi, généralement le journal. Tous deux sont en effet des écrivains journalistes «contre», ce qui est mis en relation avec la position périphérique de leur origine mais aussi de celle, ex-centrique, que chacun d’eux a occupée dans son champ littéraire respectif, au plus proche d’autres champs situés au dehors de celui-ci (politique, journalistique, cinématographique ou philosophique selon les cas). C’est la particularité d’une telle posture «contre» qui sera interrogée ici: à n’être considérée que comme expression d’une ex-centricité, d’une distance prise par les deux auteurs par rapport au centre de leur champ et à ceux qui le dominent, elle risque d’occulter leur pleine appartenance à celui-ci ainsi que la reconnaissance de leurs pairs, malgré les nombreuses polémiques où ils ont été impliqués, appartenance et reconnaissance sans lesquelles leur voix d’opposition n’aurait pu, paradoxalement, être entendue.
Jeanyves Guérin, Smarrimenti algerini di un « giusto »
Son opposition à l’indépendance de l’Algérie est le seul grief aujourd’hui avancé contre un auteur devenu une icône. Camus a condamné le FLN parce qu’il pratiquait le terrorisme contre les civils et voulait par la violence monopoliser la représentation du peuple algérien. Il est resté jusqu’à la fin favorable à des réformes économiques et sociales radicales. Son Algérie plurielle, égalitaire et française, était une utopie condamnée. Le Premier Homme, un roman, lui a permis, à la fin de sa vie, de corriger les analyses de ses articles.
Riccardo Antoniani, Petrolio. Il Vas dell’economia politica italiana
Dans cette contribution, c’est l’engagement pasolinien qui est analysé en envisageant le roman inachevé Petrolio d’un point de vue historique et politico-économique, pour mieux mettre en exergue le lien ténu existant entre parole et action qui, chez l’intellectuel corsaire, présente plusieurs affinités avec le paradigme «alethurgique» formulé par Foucault dans ses dernières écrits et qui conserve une puissante inactualité.
Umberto Todini, Antichità contro. Albert Camus e Pier Paolo Pasolini
Chez Camus, l’antiquité retrouvée grâce à Caligula suggère un double changement de perspective, parce qu’elle annonce à une Europe proche de l’abîme le retour d’un ancien délire de puissance, et parce que la récupération littérale du texte de Suétone met en lumière une nouvelle lecture de cet auteur. Tandis que l’antiquité de Pasolini, dont la figure emblématique demeure son Orestiade africana, suggère une transposition de la démocratie en Grèce antique dans l’Afrique de la deuxième moitié du siècle dernier. Là aussi il s’agit d’un changement de perspective par rapport à l’interprétation des classiques, mais aussi d’un changement des modèles de représentation cinématographique du monde antique.
Samantha Novello, Il rovescio e il diritto. Il pensiero politico di Albert Camus fra tragedia antica e tragico moderno
Dès les années 1930, dans les essais lyriques et philosophiques et dans les écrits politiques d’Albert Camus, le nihilisme désigne une infirmité de l’esprit contemporain, qui confond la liberté avec l’asservissement de la vie au succès et au profit, et l’action politique avec une conduite méprisant et dévaluant l’homme et le monde. Lecteur de Nietzsche et de Scheler, comme en témoigne la rédaction de son mémoire de fin d’études en philosophie intitulé Métaphysique chrétienne et Néoplatonisme, Camus enracine cette perspective «maladive», voire cette dégénération de la faculté de juger (ressentiment) dans une attitude émotionnelle de haine dirigée contre l’existant. Partageant la critique nietzschéenne de la raison «romantique» de la tradition platonico-chrétienne, Camus se sert des constellations métaphoriques du théâtre et du tragique pour dénoncer le pouvoir fétichiste et déshumanisant du rationalisme hégémonique, dont la logique culpabilisante et meurtrière constitue cet «endroit» du monde qui aboutit à l’univers contemporain du terrorisme et de la peine de mort généralisée. Chez les penseurs pré-platoniciens de l’époque de la tragédie grecque, Camus détecte une forme de connaissance et de liberté autres, enracinées dans l’amour. Chez l’écrivain français, comme chez Pasolini, l’artiste témoigne ainsi de l’«envers» du monde (et de soi-même) et indique une méthode de libération radicale («transfiguration») et de «renaissance» de la civilisation occidentale.
Oreste Lippolis, La forma del mito, i segni della storia in Pier Paolo Pasolini
L’article propose d’approfondir la question du mythe dans l’œuvre de Pasolini. Si ce thème a déjà été analysé à maintes reprises par la critique, nous tenterons ici de sortir des sentiers battus. À partir de la définition énigmatique qui, dans les essais pasoliniens des années 1960, lie le mythe à la technique, nous nous arrêtons sur les lieux moins connus de la prose et des vers de l’écrivain en recueillant des éléments utiles à la construction d’un schème interprétatif centré sur les concepts de code, de vision et de perception primitive. La lecture de telles traces permet de revenir sur les différents affleurements du mythe dans l’œuvre pasolinienne et ce, dès ses premiers ouvrages poétiques en frioulan jusqu’aux pages de Petrolio. Les éléments recueillis qui aident à développer notre parcours, en particulier l’étude de quelques fragments narratifs inédits du début des années 1950, permettent d’encadrer, selon une perspective originale, certains des lieux les plus connus de la relecture cinématographique des mythes d’Œdipe et de Médée.
Marco Antonio Bazzocchi, Pasolini/Camus: corpi nel deserto
L’article a pour objectif de se concentrer sur un point de convergence possible entre l’œuvre de Camus et celle de Pasolini. C’est en particulier le rapport avec le mythe qui est revisité ici, mais aussi avec la présence de l’image paternelle dans le dispositif œdipien que l’on trouve dans L’Étranger et Teorema, œuvres dans lesquelles les deux auteurs semblent vouloir proposer – de façon différente – une relecture du mythe classique dans un contexte moderne.
Hervé Joubert-Laurencin, Entre Camus et Pasolini: Mastroianni, l’homme solaire, l’homme minéral
Le rapport, difficile à fixer, entre les personnalités méditerranéennes de Camus et de Pasolini trouve ici une relation cinématographique indirecte et pourtant avérée: l’acteur Marcello Mastroiani, incarnation d’une masculinité complexe. «Bel Antonio» dans le film de Mauro Bolognini scénarisé par Pasolini, c’est-à-dire Sicilien de Catane sexuellement impuissant, il est aussi «l’étranger» de Camus adapté au cinéma par Luchino Visconti. Le premier est l’homme minéral, à la fois éruptif et rigidifié du volcan Etna, le second est l’homme paralysé par le soleil. À chaque fois, la masculinité de l’homme du Sud est sexuellement magnifiée et mise à mal.
Filippo La Porta, Vite parallele: Camus e Pasolini maestri irregolari
Nous proposons un article comparatif entre l’œuvre d’Albert Camus et celle de Pier Paolo Pasolini pris sous l’angle des «vies parallèles », telles qu’elles ont été imaginées par Plutarque. Que ce soit par analogies ou par contraste, dans les deux cas, la critique de l’existant se nourrit du passé, d’une expérience concrète du vécu, plus que quelque utopie fumeuse de l’avenir: l’amour de la tradition artistique et littéraire italienne qui aborde le mystérieux de la réalité-même dans son insaisissable beauté déchirante pour Pasolini; l’amour du bonheur vertigineux des corps, de la lumière du midi (criante et tragique), de la beauté chez Camus. Les deux artistes nous apparaissent aujourd’hui comme de grands frères radicaux, inclassables, parfois intraitables, quoique toujours sincères et fragiles. Morts tous deux autour de la cinquantaine, il est quasiment impossible de les imaginer en vieux sages, réconciliés avec le monde. Ils aimaient à la fois la culture de la Grèce antique et le football, auquel ils jouaient sur les terrains poussiéreux des périphéries urbaines, Pasolini à l’aile gauche, alors que l’irréductible individualiste Camus préférait être gardien de but, solitaire entre les ballons, sous le soleil aveuglant d’Oran, mais responsable envers la communauté.
Silvia Disegni
Professeur de littérature française à l’Université de Naples Federico II. Fait partie du comité de rédaction de la revue «Autour de Vallès» et «Recherches et Travaux». A publié de nombreux articles en France, en Italie et au Canada dans les domaines de recherche suivants: les écrivains de la mouvance réaliste et naturaliste; les rapports entre journalisme et littérature au XIXe siècle; la littérature à l’épreuve de la censure en France au XIXe siècle; l’histoire littéraire du XIXe en France; les figures de passeurs entre France et Italie au tournant du XIXe e XXe siècles; les correspondances d’écrivains (Vallès, Zola, Goncourt, Alexis, Primoli); problèmes de poétique et de traductologie. Auteur de Jules Vallès, du journalisme au roman autobiographique (L’Harmattan, 1996); G. Flaubert, Trois contes (introduction, chronologie, bibliographie, Loffredo Editore, 2002); J. Vallès, L’Enfant (présentation, notes, dossier, chronologie et bibliographie, Garnier-Flammarion, 2007). A dirigé: Vallès en toutes lettres: correspondance d’exil, «Les Amis de Jules Vallès», n. 28, décembre 1999; Poésie et journalisme au XIXe siècle en France et en Italie (l’exemple napolitain), «Recherches et Travaux», n. 65, 2004; Les écrivains français lecteurs de Vallès, «Autour de Jules Vallès», n. 35, décembre 2006; dossier Un Gramsci ancora sconosciuto?, «Il Cannocchiale», n. 3, 1995; dossier Gramsci et la littérature populaire, «Commune», n. 3, octobre 1996; Regards croisés: Les Réfractaires et l’Italie, «Autour de Jules Vallès», n. 32, décembre 2002; codirigé La scrittura delle passioni: scienza e narrazione nel naturalismo europeo (Marchese editore, 2009) et Littérature et anthropologie («Recherches et Travaux», n. 82, 2013).
Jeanyves Guérin
Après avoir été en poste aux universités de Paris 10-Nanterre et de Marne-la-Vallée, Jeanyves Guérin est professeur à la Sorbonne nouvelle-Paris 3. Il enseigne la littérature française du XXe siècle. Ses recherches portent sur le théâtre et la littérature engagée. Il a publié Le Théâtre d’Audiberti et le baroque (Klincksieck, 1976), Camus. Portrait de l’artiste en citoyen (François Bourin, 1993), Audiberti. Cent ans de solitude (Champion, 1999), Art nouveau ou homme nouveau (Champion, 2002), Le Théâtre en France de 1914 à 1950 (Champion, 2007), Albert Camus. Littérature et politique (Champion, 2013). Il a été le maître d’oeuvre du Dictionnaire des pièces de théâtre françaises du vingtième siècle (Champion, 2005), du Dictionnaire Albert Camus (Robert Laffont, 2009) et du Dictionnaire Eugène Ionesco (Champion, 2012).
Riccardo Antoniani
Riccardo Antoniani est Docteur en Littératures euro-américaines (Lettres, Arts et Cinéma) de l’Université de Bergame en cotutelle avec l’Université de Paris VII-Diderot. Il mène actuellement ses recherches – auprès du Département d’Études italiennes de l’Université Paris Sorbonne et à l’Université de Padoue – sur la relation «tam phisice quam ethice», c’est-à-dire le rapport entre le thème du corps et les textes, dans la littérature du XXe siècle. Il collabore aussi à plusieurs revues et quotidiens italiens. Il est l’auteur d’un essai sur Pasolini en fin de parcours, intitulé Contre tout cela, qui sortira prochainement en France.
Umberto Todini
Umberto Todini, professeur de littérature latine, membre du «Dottorato di ricerca in Filosofia, Scienze e Cultura dell’età tardo-antica medievale e umanistica» à l’Université de Salerne, a publié notamment, sur Ovide et Ennius, Epos lascivo. Il genere e le sue Metamorfosi (Napoli, ESI, 2000); (a cura di), Pasolini e l’antico (Napoli, ESI, 1995); Antichità per appunti (Salerno, CUES, 2006); divers essais sur Plaute, Virgile, Quintilien, Lucrèce, Boèce, Pierre Vidal-Naquet (Napoli, Centre Jean Bérard, 2011), Jean-Pierre Vernant (Paris, Seuil, 2013). Il a traduit en italien les Écrits et discours politiques de Tocqueville (Torino, Bollati Boringhieri, 1994). Depuis 1998, il publie des essais annuels sur Ovide dans le Certamen Ovidianum Sulmonense.
Samantha Novello
Samantha Novello (Florence, 1974) est professeur de Philosophie et Histoire au Lycée «Augusto Monti» de Chieri (Turin). Après un Master of Philosophy in Political Thought and Intellectual History à l’Université de Cambridge (UK, 2001), elle a obtenu un Doctorat en Sciences politiques et sociales à l’Institut Universitaire Européen de Fiesole (Florence) en 2005 et un deuxième Doctorat en Sciences politiques (Histoire et Théorie) à l’Université de Turin en 2012. Attachée temporaire d’enseignement et de recherche en Philosophie politique à l’Université du Piémont oriental (Alessandria), elle a collaboré aux volumes I et III de la nouvelle édition de la Pléiade des Œuvres Complètes de Camus et elle est l’auteur de Albert Camus as Political Thinker. Nihilisms and the Politics of Contempt (Palgrave Macmillan, 2010).
Oreste Lippolis
Oreste Lippolis, Docteur en Philologie moderne, collabore avec l’Université de Naples «Federico II». Il s’est intéressé à la culture de l’Europe centrale, notamment à la production littéraire des auteurs triestins situés à la charnière du XIXe siècle et du XXe siècle. Boursier du Ministère des Affaires Étrangères, il a tenu des séminaires auprès du Département d’Études italiennes de l’Université de Belgrade. En outre, il s’est occupé de questions relatives au genre de la nouvelle rédigée en langue vulgaire entre le XIVe et le XVe siècle. En ce qui concerne la littérature italienne du XXe siècle, il s’est penché sur l’œuvre de Pier Paolo Pasolini et de Carlo Emilio Gadda et a mené des recherches sur leurs productions radiophoniques des années 1950. Il a également travaillé sur l’œuvre de Pasolini pour des manuels et des anthologies scolaires. Il est actuellement professeur dans l’enseignement secondaire.
Marco Antonio Bazzocchi
Marco Antonio Bazzocchi est professeur de Littérature italienne contemporaine et de Littérature de l’époque romantique à l’Université de Bologne. Il a travaillé sur Leopardi, Pascoli, Campana et sur Pasolini, auquel il a consacré I burattini filosofi (2007) et La terra vista dalla luna (2012). Il s’intéresse au rapport entre le texte littéraire et les arts visuels, mais aussi au lien entre la littérature et l’anthropologie.
Hervé Joubert-Laurencin
Hervé Joubert-Laurencin est Professeur d’esthétique et d’histoire du cinéma à l’Université de Paris Ouest-Nanterre. Il contribue depuis vingt-cinq ans à traduire et à faire connaître l’œuvre cinématographique, politique, poétique et théâtrale de Pasolini en France. Il travaille actuellement sur les écrits suscités par le cinéma (notamment les œuvres occultées ou oubliées d’André Bazin et d’André Martin; il dirige actuellement un programme international de recherches intitulé «Traverser Bazin. Écrits suscités par le cinéma») et sur les relations du cinéma avec le dessin et les nouvelles formes hybrides issues de l’animation, afin d’essayer de penser l’idée de mutation des images sur un mode mineur et non impérial ou technologique, avec l’aide de ce que nous a légué le cinéma. Sur Pasolini il a publié Salò ou les 120 journées de Sodome (Paris, 2012), Le dernier poète expressionniste. Écrits sur Pasolini (Besançon, 2005); Pasolini. Portrait du poète en cinéaste (Éditions Cahiers du cinéma, 1995). Il est aussi l’auteur de Quatre films de Hayao Miyazaki (Paris, 2012) et co-directeur (avec D. Andrew) de Opening Bazin (Oxford, New York, 2011).
Filippo La Porta
Filippo La Porta est un critique littéraire né à Rome, ville où il vit toujours. Il collabore à plusieurs quotidiens et revues dont le «Domenicale» du «Sole 24 ore», le «Corriere della sera», «Il Messaggero» et «L’Espresso». Il est aussi l’auteur de plusieurs essais dont La nuova narrativa italiana (Bollati Boringhieri, 1995), Maestri irregolari (Bollati Boringhieri, 2007), Dizionario della critica militante (en collaboration avec Giuseppe Leonelli; Bompiani, 2007), Meno letteratura, per favore (Bollati Boringhieri, 2010), Un’idea dell’Italia. La cronaca nazionale nei libri (Aragno, 2012), Pasolini (Il Mulino, 2012), Poesia come esperienza. Una formazione nei versi (Fazi, 2013).
Comptes rendus/Recensioni
R. Gay-Crosier, A. Spiquel-Courdille (dir.), Albert Camus, « Les cahiers de l’Herne » (P. Viallaneix)
P. Voisin (dir.), La valeur de l’oeuvre littéraire (M.C. Gnocchi)
A. Beretta Anguissola, Les sens cachés de la Recherche (A.I. Squarzina)
A. Silvestri, Il caso Dreyfus e la nascita dell’intellettuale moderno (P. Cattani)
Y. Frémy, Verlaine: la parole ou l’oubli (E. Absalyamova)
A. Cousson, L’écriture de soi. Lettres et récits autobiographiques des religieuses de Port-Royal (J.-F. Plamondon)
Notes de lecture/Pubblicazioni ricevute e schede
Pubblicato con contributi del Dipartimento di Lingue, Letterature e Culture Moderne (LILEC) dell’Università di Bologna.
ISBN 978 88 222 6291 2