Sommaire / Indice
Claude-Pierre Perez, Claudel naturaliste et philosophe de la nature
Anne Marie Miraglia, Le temps et ses reflets dans La maison sans racines d’Andrée Chedid
Elisabeth Nardout-Lafarge, L’Italie-berceau-de-la-culture dans L’Antiphonaire d’Hubert Aquin
Laura Brignoli, Les Lettres d’une péruvienne de Magame de Graffigny ou les (in)fortunes de la communication
Claude-Pierre Perez, Claudel naturaliste et philosophe de la nature
Adversaire du positivisme, Claudel n’est nullement un adversaire des sciences. Il s’est intéressé particulièrement à celles de la vie et de la nature, en des termes qui font de lui un héritier de ce qu’on a pu appeler le «savoir romantique», tel qu’il se formule notamment dans la Naturphilosophie allemande et dans les écrits de ceux qui, en France, en ont recueilli l’héritage. Au premier rang de ceux-là, on doit citer Michelet, dont les écrits naturalistes développent une philosophie de la vie qui préfigure très précisément, et parfois littéralement, celle de Claudel. Cette étonnante proximité n’est pas remise en cause par les fortes divergences politiques et idéologiques entre les deux écrivains. A ce point de vue-là comme à d’autres, l’auteur de l’Art poétiqueprolonge bien un romantisme dont il a pourtant dit pis que pendre.
Anne Marie Miraglia, Le temps et ses reflets dans La maison sans racines d’Andrée Chedid
Cette étude explore la façon dont les trois récits constitutifs du roman La maison sans racines sont liés à la problématique du temps au niveau formel et thématique. Ce découpage du texte en trois instances temporelles différentes est au centre d’une exploration technique (cinématographique) qui en plus d’agir sur la sensibilité du lecteur, sur sa perception du temps, prolonge la vie des personnages et défie les effets ravageurs du temps. Les résonances mnémoniques au niveau lexical, thématique et au niveau des personnages facilitent l’enchaînement des séquences tout en insistant sur la nature cyclique de l’Histoire et de l’existence humaine.
Elisabeth Nardout-Lafarge, L’Italie-berceau-de-la-culture dans L’Antiphonaire d’Hubert Aquin
Dans son roman L’Antiphonaire (1969), l’écrivain québécois Hubert Aquin (1929-1977) fait jouer une représentation stéréotypée de l’Italie, symbole de culture et d’histoire. Cette image de l’Italie apparaît à trois niveaux du texte, comme cadre d’un sombre récit dans le récit, comme souvenir d’un voyage que se remémore la narratrice et comme ensemble diffus de bribes sémantiques qui émaillent l’évocation de son présent. En conformité avec la logique baroque du roman, la représentation de l’Italie – et de la culture – se trouve systématiquement dégradée. Par ailleurs, on trouve aussi dans le Journal du romancier les traces d’un voyage décevant. A cette mise à distance du symbole italien chez Aquin, est confrontée brièvement la démarche différente quoique tout aussi ironique de Rejean Ducharme dans Dévadé (1990).
Laura Brignoli, Les Lettres d’une péruvienne de Magame de Graffigny ou les (in)fortunes de la communication
La forme épistolaire des Lettres d’une Péruvienne s’inscrit, de premier abord, dans la classification proposée par Rousset (Forme et signification) dont il constitue un exemple de roman épistolaire monodique. Le problème de la communication est central dans ces types de romans par lettres, dans la mesure où il arrive souvent que le destinataire, absent, se trouve créé de toutes pièces par le destinateur qui, s’adressant à lui, évoque sa présence. Mais pour Zilia, la protagoniste des Lettres d’une Péruvienne, évoquer son bien-aimé n’implique pas seulement de le rendre présent; parce que cette présence est le point de contact privilégié qu’elle peut maintenir avec son groupe social, et ce sont son milieu, sa culture et des valeurs partagées qui déterminent le sens de sa propre identité. L’évolution du langage symbolique utilisé par la protagoniste suit le même parcours: le discours symbolique, qui allait vers une transcendance, laisse bientôt la place à un symbolisme horizontal, où c’est la figure humaine qui revêt une importance primordiale.
Notes et commentaires/Note e rassegne
René Godenne, Place de la nouvelle francophone d’Afrique noire dans la nouvelle d’expression française de 1940 à 1997
Lila Ibrahim, Lecture d’une femme de Salah Stétié, à la croisée des genres
Monica Fiorini, Angeli e guide: L’ange au secret di Hélène Cixous
Comptes rendus/Recensioni
C. Marrone, Le lingue utopiche (Carmelina Imbroscio)
R. Queneau, Les derniers jours (Gianni Poli)
A. Ferrari, Figures de la contemplation. « La rhétorique divine » de Pierre de Bérulle (Franca Zanelli Quarantini)
D. Monda, Furor et Amor. Uomini e temi nella letteratura europea del ’500 e ’600 (Adriano Marchetti)
P. Salerni, La scena di una scrittura – Villiers de L’lsle-Adam fra teatro e romanzo (Paola Olivi)
Notes de lecture/Pubblicazioni ricevute e schede
Actualités/Notiziario
Pubblicato con contributi del Ministero dell’Università e della Ricerca Scientifica e Tecnologica, e dell’Università di Bologna. Lavori eseguiti con un contributo C.N.R.