François Bruzzo, Sexualité hyperbolique et stratégies textuelles : de la pornographie chez Georges Bataille
Chez Bataille, l’image érotique qui explicite ses liens avec le sacré, passe, le plus souvent, par une mise en scène hyperbolique de la sexualité, qui constitue l’espace proprement dit de la pornographie. Ce travail essaie de montrer comment se produit, dans la pensée de Bataille, une théorie de la représentation, ainsi que de la lecture et de l’interprétation, empruntant les voies, chez lui plus connues, des théories de l’érotisme et du sacré, qui dessinent, dans ses récits, l’espace de jeu de la pornographie.

Françoise Rétif, Maurice Blanchot et La maladie de la mort
Ne contestant pas «l’irréductibilité» du texte de M. Duras, l’A. montre que l’interprétation qu’en fait M. Blanchot dans La Communauté inavouable tend à retrouver dans le texte une conception préétablie de l’amour comme expression du désir de mort, conception qui est justement celle que semble dénoncer M. Duras.

Adriano Marchetti, Réflexions de Simone Weil sur le colonialisme
Simone Weil veut analyser, par le truchement de la question coloniale, un problème de morale (avec une redéfinition des concepts de patrie, de culture, de nation) et de droit politique (en mettant en cause les nombreuses contradictions qui ont tourmenté l’émancipation internationale du prolétariat). Les pages de Simone Weil − nées de la méditation sur un échec − représentent ainsi un appel à affirmer que la liberté ne peut se reconnaître dans aucun groupe ou milieu; ce qui correspond à un signe premier vers l’indépendance politique et économique des peuples.

Francesca Malvani, La dimension mythologique dans Le médianoche amoureux de Michel Tournier
Le médianoche amoureux s’inscrit parmi les œuvres de Michel Tournier qui charment le lecteur par la reprise de mythes littéraires ou populaires, anciens ou modernes, laïques ou religieux, qu’il recrée en leur insufflant une vie nouvelle. Cet ensemble de récits brefs (genre qu’il semble privilégier depuis quelques années) recèle, d’autre part, des réflexions théoriques sur la création littéraire qui sont utiles pour comprendre sa conception du récit, marquée par la culture anthropologique et la nostalgie pour un monde primitif.

Jean-Christophe Rebejkow, Diderot et la pantomime : vers un nouveau «genre» musical
Diderot, désireux d’assurer une unité à l’opéra, alors dominé par les vocalises des chanteurs italiens et par les danses, sans rapport avec l’action des opéras français, est amené à accorder une place prépondérante à la pantomime, et à la considérer pratiquement comme un nouveau genre de spectacle. Il préfigure et rejoint là deux courants musicaux de son époque: l’Opéra-comique et Gluck.